TsunaHoule

L’histoire se déroule lors du séminaire de restitution du projet TsunaHoule. Plusieurs collaborateurs directs ou indirects sont invités dont Porto Rico, Haïti, La Dominique. A l’issue des journées de restitution, le collaborateur haïtien invité à ce séminaire, très impressionné par les résultats du projet TsunaHoule, nous approche et sollicite un entretien au cours duquel il nous fait l’exposé suivant : « La présentation des banques de scénarios des tsunamis et des cyclones pour les Antilles Françaises a retenu toute mon attention. En effet depuis le tremblement de terre catastrophique de 2010 qui a ravagé Haïti, mon pays est toujours sous perfusion des aides des ONG, des organismes des nations unies et de l’union européenne (Pnud, Unesco, Croix, Rouge, Echo, etc.). Même si deux ans après la situation sanitaire et du relogement s’est légèrement améliorée, nous restons toujours aussi désarmés face aux cyclones et aux tsunamis éventuels, sans aucune réponse en terme de prévision ou de protection des biens et des populations. Alors que nous sommes exposés exactement de la même façon que Porto Rico et les Antilles Françaises. La catastrophe de 2010 ayant décapité l’élite scientifique et intellectuelle du pays, nous avons plus que jamais besoin de reconstruire notre capacité de réponse scientifique et opérationnelle face aux risques naturels. Un tel projet Interreg nous serait très bénéfique et nous permettrait de tisser du lien coopératif avec votre pays et d’impliquer ce qui nous reste d’instituts de recherche scientifique dans un grand projet d’expertise de haut niveau, afin de construire du savoir et du savoir-faire localement, pour enfin doter les institutions du pays de véritables outils de prévention pour mieux faire face aux prochains événements. Je sollicite donc votre collaboration afin de monter avec vous un projet INTERREG de gestion des risques dans lequel Haïti serait partenaire afin de bénéficier de transfert de savoir et de compétences dans ce domaine. Il est vital que nous ayons un minimum d’outils de prévention pour mieux gérer quelques zones côtières stratégiques comme la grande baie de Port-au-Prince afin de réduire notre vulnérabilité face aux aléas naturels. »

La présentation des résultats a montré que grâce au programme INTERREG qui a permis une coopération étroite avec les partenaires scientifiques de l’université de Porto-Rico, les Antilles françaises disposent désormais de données opérationnelles pour réduire leur vulnérabilité face aux aléas naturels : plans communaux de sauvegarde, cartes des zones potentielles inondables, signalétiques tsunami, routes d’évacuation, sites d’évacuation, système d’alerte pilote pour les cyclones et les tsunamis régionaux, etc. Les décideurs politiques disposent dorénavant d’éléments d’expertises pour mieux éclairer la gouvernance des zones côtières des Antilles Françaises qui se trouvent donc aujourd’hui mieux préparées à faire face aux menaces d’inondation que par le passé. Les professionnels de la mer et les populations des zones côtières, ainsi que les touristes visitant ces sites sont donc mieux informés sur les dangers des risques marins et savent faire preuve de vigilance et de responsabilité. Ainsi donc, de nouvelles perspective de coopération avec les états de la Caraïbes dans le domaine de la gestion des risques naturels majeurs s’ouvrent grâce aux acquis de ce projet TsunaHoule, qui peuvent servir de véritables leviers pour développer et renforcer des politiques de prévention et de gestion des risques naturels de nos territoires à travers une séries de coopération ambitieuse.